Charles Albert Schultz dit « Albert Schultz »

Strasbourg, 15 avril 1871 - 6 décembre 1953, Strasbourg

« Salomé »

Plâtre patiné

39x31cm

Signature en haut à gauche

Albert SCHULTZ Salomé bas-relief en plâtre patiné, 39x31cm (détail). Charles Albert Schultz
Albert SCHULTZ "Salomé" bas-relief en plâtre patiné, 39x31cm (détail)
Albert SCHULTZ Salomé bas-relief en plâtre patiné, 39x31cm (avec son cadre). Charles Albert Schultz
Albert SCHULTZ "Salomé" bas-relief en plâtre patiné, 39x31cm (avec son cadre)

Ce bas-relief en plâtre patiné d’Albert Schultz, représentant Salomé, constitue un remarquable témoignage de l’esthétique symboliste et décadente qui imprègne une partie de la sculpture française et rhénane du début du XXᵉ siècle. L’artiste y interprète avec une puissance contenue le célèbre épisode biblique où Salomé, figure de séduction fatale, présente la tête de Saint Jean-Baptiste, posée ici dans un nimbe rayonnant qui contraste avec la sensualité charnelle du corps féminin.

La composition, d’une rigueur architectonique, s’organise autour d’un jeu de lignes sinueuses et de volumes pleins. Salomé, agenouillée dans une pose d’une grâce sculpturale, lève un bras au-dessus de sa tête dans un geste à la fois théâtral et hiératique. Son corps dénudé, modelé avec une délicatesse tactile, révèle une parfaite maîtrise du relief : les transitions douces entre lumière et ombre animent la surface et confèrent à la chair un réalisme vibrant. Le visage, aux traits fermés, exprime non la cruauté, mais une mélancolie distante, comme si la figure mythique était saisie après l’acte, dans le silence de la contemplation.

La patine chaude et mordorée du plâtre accentue la dimension sensuelle de l’ensemble tout en évoquant la noblesse du bronze. L’arrière-plan, suggérant des colonnes monumentales d’inspiration orientalisante, ancre la scène dans un cadre à la fois antique et sacralisé, fidèle à l’imaginaire fin-de-siècle où l’Orient symbolise la tentation et l’exotisme.

Albert Schultz parvient ici à un subtil équilibre entre naturalité et stylisation, entre drame et recueillement. Salomé, loin d’être une simple figure de péché, devient une icône ambiguë de la beauté et de la transgression, synthèse de l’érotisme païen et du mysticisme chrétien. Cette œuvre, par la qualité de sa facture et la profondeur de sa vision symbolique, s’inscrit pleinement dans la lignée des sculpteurs tels que Jean-Baptiste Carpeaux, Alexandre Falguière ou Jean Dampt, tout en affirmant la singularité d’un regard alsacien sur le mythe éternel de la femme fatale.

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